PIERRE-ADRIEN DALPAYRAT
Des grands noms qui ont marqué l’Art Nouveau, il en est un qui s’est inscrit dans la couleur même de la passion pour sa céramique : celui de Pierre-Adrien Dalpayrat. Le « rouge Dalpayrat » est le fruit d’une maîtrise poussée du grès, propre à Pierre-Adrien. C’est une nuance qui a d’ailleurs fait sa renommée internationale.
Aujourd’hui son œuvre continue d’enrichir les collections des musées.
Nous sommes heureux de vous présenter aujourd’hui les pièces de notre collection et notamment un des chefs d’œuvre de l’artiste : une fontaine au putto, probablement un Cupidon, manifestation de sa maîtrise et de son génie des couleurs, seul exemplaire connu à ce jour (présenté en pages 5 à 8).
Des grands noms qui ont marqué l’Art Nouveau, il en est un qui s’est inscrit dans la couleur même de la passion pour sa céramique : celui de Pierre-Adrien Dalpayrat.
Pierre-Adrien est né en 1844 à Limoges, il fréquente à partir de 1859 l’école de dessin puis l’école pratique de peinture sur porcelaine de Limoges. C’est un homme de son temps qui s’inscrit dans une longue tradition de la céramique. Chercheur, il a contribué au renouveau de la Céramique de la fin du XIXe siècle. A la façon d’un Palissy, il est parvenu à inscrire son nom dans son Art. Si Palissy maîtrisait les oxydes métalliques de ses argiles pour parer ses rustiques figulines des plus riches couleurs, il en est une qui caractérise le travail de Pierre-Adrien Dalpayrat, c’est le rouge.
Le « rouge Dalpayrat » est le fruit d’une maîtrise poussée du grès, propre à Pierre-Adrien. C’est une nuance qui a d’ailleurs fait sa renommée internationale.
Il l’obtient en utilisant l’oxyde de cuivre. A la façon d’un alchimiste, il lui aura fallu parvenir à maîtriser l’atmosphère, la durée de cuisson ainsi que la température pour obtenir ces effets inédits d’une teinte « rouge sang de bœuf » flammés ou non. Ce faisant, il a su s’affranchir du rouge monochrome de Chine en ajoutant à cette couleur les jaspures ou les taches turquoises, bleues, vertes ou jaunes si caractéristiques de sa Céramique.
Comme Palissy, la passion de Pierre-Adrien Dalpayrat pour son travail l’amène à beaucoup voyager. A Bordeaux, il débute sa carrière à la faïencerie Jules Vieillard. Il y rencontrera son épouse : Marie Tellerie, qui lui donne deux fils : Albert et Adolphe. Ces deux derniers deviendront d’ailleurs ses principaux collaborateurs.
Le céramiste travaillera ensuite pour plusieurs faïenceries Ashwin (à Valentine), Fouquet (à Toulouse), François Blanc (à Monaco) et Léon Sazerat (à Limoges).
C’est en 1889 qu’il installe son propre atelier à Bourg la Reine. Il y collaborera avec le sculpteur Alphonse Voisin-Delacroix : ils exploiteront ensemble le bestiaire proche du néo-gothisme. Son partenaire, Alphonse, meurt en 1893 et Pierre-Adrien décide de s’associer alors avec Adèle Lebros. Son style change, il s’oriente vers des formes de vases plus simples et classiques, inspirés du japonisme.
Bien sûr, l’art japonais avait fait son entrée en 1867 à l’exposition universelle en France, mais c’est en 1878, là encore pour l’exposition universelle que l’engouement du japonisme se révèle, notamment pour des pièces de cérémonies du thé en grès, qui confortent Pierre-Adrien Dalpayrat à créer des pièces aux formes végétales et animales. Il réalisera néanmoins une fontaine en céramique avec Ferdinand Faivre, qu’il présentera en 1897, seul exemplaire connu à ce jour.
L’art Nouveau tire peu-à-peu sa révérence laissant place à d’autres temps, à d’autres goûts.
Aujourd’hui son œuvre continue d’enrichir les collections des musées. Comme le Petit Palais qui a acquis en 2020 un grand vase à l’oiseau du céramiste en collaboration avec le sculpteur Voisin-Delacroix (pièce visible en salle 21 au rez-de-chaussée du musée parisien). C’est d’ailleurs cette même année que le musée national Adrien Dubouché, en collaboration avec la Cité de la céramique, organise l’exposition ‘Formes vivantes’ et présente une œuvre de la brève collaboration de Adrian Dalpayrat avec Alphonse Voisin-Delacroix (1857-1983) : un vase pichet zoomorphe viscérale tripode aux pattes animales et au corps veiné de couleur sang bœuf.
Nous sommes heureux de vous présenter aujourd’hui les pièces de notre collection et notamment un des chefs d’œuvre de l’artiste : une fontaine au putto, probablement un Cupidon, manifestation de sa maîtrise et de son génie des couleurs, seul exemplaire connu à ce jour (présenté en pages 5 à 8).