Militaire de carrière, Thomas Victor, lié d'amitié avec les Barbizet, épouse une de leurs filles. il change de métier et, enthousiaste, installe en 1876 son atelier au 106 avenue d'Orléans, à Montrouge, au sud de Paris, où il aura une carrière très productive et florissante pendant environ  une dizaine d'années. Son style au début est assez proche de celui de son beau-père Barbizet, et une confusion demeure encore parfois entre productions des deux ateliers. Sergent excelle rapidement dans l'art de la céramique et expose, comme ses confrères, en 1873 à lExposition internationale de Vienne, en 1874, à celle de Londres, en 1878 à l'Exposition universelle de Paris où il remporte la médaille de bronze, puis en 1883, à l'Exposition internationale d'Amsterdam. 

C'est un artiste consciencieux et extrêmement productif. il crée des formes et des compositions origines, des plus variées, allant du plus grand au plus petit sujet. Thomas Victor met au point une pâte très plastique ; ses couleurs sont lumineuses, contrastées et plus vives et variées que chez ses confrères, tout en gardant cet aspects de douceur et de fondu qui le caractérise. Ses émaux sont profonds avec des beaux effets de jaspures, souvent mêlés de bleus et de bruns. Son bestiaire est modelé et moulé de manière vigoureuse et son style est expressif. 

Source : Bernard Palissy et ses suiveurs, du XVIe siècle à nos jours, Christine Viennet - Edition Fanton